lundi 6 mars 2017

DÉMOCRATIE? PLUTÔT PITOYABLE BOUFFONNERIE !!!

    Élection "présidentielle", ou quand la démocratie dégénère en bouffonnerie.


On pointe à juste titre la vacuité de cette joute électorale, on peste contre la débilité de ce Barnum politicien, mais on oublie généralement de souligner l’américanisation qui en est la cause. Au lieu de confronter des projets incarnés par des forces sociales organisées, la compétition présidentielle met aux prises des compétiteurs sans envergure, des bateleurs rodés à la « com » qui font des moulinets avec leurs bras en débitant des banalités. Si les électeurs sont dépolitisés, inutile de se demander pourquoi ! La crise de la politique est entretenue par le débat politique lui-même, soigneusement vidé de sa substance par les professionnels du décervelage.
Cette dégénérescence de la démocratie en bouffonnerie est d’autant plus nocive qu’elle s’accompagne d’un autre phénomène. C’est l’emprise des milieux financiers sur les médias de masse, phénomène qui semble avoir désormais atteint son maximum historique ! Dans un pays où neuf milliardaires possèdent la quasi-totalité des organes de presse, la délibération démocratique est au mieux une illusion consolatrice, au pire une vaste fumisterie. Naïfs, nous croyons que nous choisissons nos dirigeants et que ce choix est transparent. Mais deux idées fausses ne feront jamais une idée vraie. Et ce qui est sûr, c’est que cette double illusion est indispensable à la perpétuation de l’oligarchie.

La promotion d’Emmanuel Macron sur les décombres d’un fillonisme faisandé illustre à merveille ce poids des structures. La candidature du père Noël des possédants ayant explosé en plein vol, la caste lui a aussitôt trouvé un substitut. L’insoutenable légèreté de ce candidat à programme variable tient lieu de boussole d’une élection dont le résultat est programmé d’avance. La mine réjouie du jeune banquier d’affaires, très fier d’avoir gagné deux millions d’euros en deux mois en montant une OPA pour Nestlé, orne les couvertures des magazines, M. Bourdin lui sert copieusement la soupe sur BFM, et « Le Monde » fait sa campagne grâce aux subventions publiques. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes de l’oligarchie. Contrôlant les médias qui formatent l’opinion(*), elle préside à une foire d’empoigne électorale qui distraira le bon peuple et ne lui réservera aucune mauvaise surprise.

Bruno GUIGUE
Blog Le Grand Soir

(*) Note de Pedrito: non seulement les médias formatent l'opinion, ou ce qu'il en reste, mais ils participent, par le bourrage de crâne qu'ils  font subir aux citoyens, en relayant les  moindres caprices, les promesses, les mensonges, avec pour certains d'entre eux la corruption, la plupart du temps niée, escamotée, minimisée, banalisée, les actes inciviques de ceux sensés être "plus blanc que blanc", 24 heures sur 24  depuis des semaines et des mois, à l'écœurement général des Français désabusés par cet immonde cirque imposé avec comme unique référence la loi des milliardaires: et à son service, un système électoral à bout de souffle.
Le danger, c'est que beaucoup de ces bouffons se donnent en exemple alors qu'ils sont en plus corrompus. Comment ensuite avec de tels exemples exiger du peuple citoyen le respect des lois et de la justice?